Si vous envisagez une reconversion professionnelle et aspirez à devenir travailleur indépendant, vous avez fait un choix judicieux. Vous serez heureux de savoir qu'il existe plusieurs types de statuts d'indépendant parmi lesquels vous pouvez choisir. Cependant, il est important de noter que, bien que votre futur statut présente des avantages, il comporte également des inconvénients. De plus, il nécessite certaines compétences spécifiques, tandis que votre projet entrepreneurial exigera la réalisation de plusieurs étapes cruciales.

Qu'est-ce qu’un travailleur indépendant ?

Un travailleur indépendant (ou travailleur autonome), est avant tout un chef d’entreprise. Mais c'est un chef d’entreprise qui se met à son compte pour exercer généralement une activité professionnelle lui-même. Travaillant de façon autonome, il est ainsi exempt de tout lien de subordination. Basée sur les moyens dont il dispose, son activité doit être reconnue légalement et enregistrée comme telle.

Un travailleur autonome diffère d'un salarié à divers égards. Il se dispense de tout contrat salarial, qu'il s’agisse d’un CDI (contrat à durée indéterminée), ou d’un CDD (contrat à durée déterminée). Toutefois, bien qu'il soit son propre patron, il doit se conformer à certaines exigences : celles des clients qui lui commandent des missions et attendent de lui des résultats bien précis…

Vous êtes séduit par l’activité du travailleur indépendant ? Avant de vous reconvertir professionnellement pour en devenir un, il faut savoir quel statut vous convient le mieux.

Quels sont les différents statuts d’indépendant pour la reconversion ?

Vous êtes séduit par l'idée de devenir travailleur indépendant ? Avant de vous lancer dans votre reconversion professionnelle, il est essentiel de savoir quel statut vous convient le mieux.

En France, on dénombre plus de 2,8 millions de travailleurs indépendants. L'INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) catégorise ces travailleurs indépendants en quatre grandes familles : les chefs d'entreprise, les professions libérales, les exploitants agricoles et les dirigeants de sociétés. Il convient également de noter que tous ces professionnels se regroupent autour de trois statuts essentiels.

Statut de micro-entrepreneur

L’auto-entrepreneuriat a vu le jour en France en 2009. Depuis cette date et jusqu'avant l’avènement de la loi PINEL, vous êtes sous statut d’autoentrepreneur lorsque votre reconversion vous amène à créer une entreprise individuelle (sous une forme simplifiée). En tant qu’auto-entrepreneur, vous différez de votre entreprise du point de vue régimes. Mais depuis 2016 et avec la loi citée ci-dessus, devenir auto-entrepreneur prend toute une autre forme. Vous et votre entreprise ne faites qu'une seule entité : votre micro-entreprise.

Cette indistinction vous soumet du coup à un double régime : le régime microsocial et le régime micro-fiscal (simplifié). En conséquence, le statut de micro-entrepreneur vous offre plusieurs avantages : imposition simplifiée suivant votre chiffre d’affaires, soumission au barème progressif de l’impôt sur le revenu, affiliation à la Sécurité Sociale des micro-entrepreneurs…

1. Le régime de micro-entreprise

Le régime de micro-entreprise est particulièrement adapté aux entrepreneurs débutants et à ceux qui souhaitent démarrer une petite activité indépendante. Ce statut offre des avantages tels que la simplicité administrative, la comptabilité simplifiée et une fiscalité avantageuse. Toutefois, il est important de garder à l'esprit que les plafonds de chiffre d'affaires sont relativement bas et que les charges sociales et fiscales peuvent augmenter à mesure que votre activité se développe.

2. Le régime réel simplifié

Le régime réel simplifié est une option plus appropriée pour les travailleurs indépendants dont l'activité génère un chiffre d'affaires plus important. Avec ce statut, vous devez tenir une comptabilité plus élaborée et déclarer vos revenus réels. Cependant, cela vous permet également de bénéficier de déductions fiscales plus importantes et d'une meilleure gestion financière. Il convient de noter que les obligations administratives sont plus complexes par rapport au régime de micro-entreprise.

3. Le régime de la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)

Si vous envisagez une reconversion professionnelle en tant qu'indépendant avec une vision d'entreprise plus vaste, le statut de SASU peut être une option intéressante. En créant une SASU, vous devenez un dirigeant d'entreprise à part entière, avec des droits et des responsabilités spécifiques. Ce statut offre une meilleure protection du patrimoine personnel et permet de séparer clairement les finances de l'entreprise de vos finances personnelles. Cependant, il implique également des formalités juridiques plus complexes et une gestion plus rigoureuse.

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Statut d’indépendant ou statut de freelance

Il est courant d'utiliser indifféremment les termes “statut d'indépendant" et “statut de freelance" pour désigner la même réalité. En effet, le mot “freelance" est un anglicisme largement employé en français pour décrire le travailleur indépendant. Ce terme est particulièrement répandu dans les domaines de l'informatique et du numérique, où le “freelancing" est une pratique en vogue couvrant des domaines variés tels que le webmarketing, l'analyse des données, le développement de sites web et le webdesign.

En tant qu'indépendant ou freelance, vous êtes juridiquement considéré comme une entreprise individuelle. Vous vendez vos compétences et votre expertise à d'autres entreprises ainsi qu'à des particuliers.

Statut de portage salarial

Le statut de portage salarial a fait une entrée discrète en France au milieu des années 1980, mais il gagne aujourd'hui en popularité. Avec une croissance constante et croissante, il a été largement renforcé en 2015 et en 2017, respectivement par l'ordonnance du 2 avril 2015 et la convention collective de branche du 22 mars 2017.

Le portage salarial est un exemple intéressant de travail atypique et hybride, qui implique trois parties prenantes : une entreprise de portage salarial, une entreprise cliente et un consultant indépendant. Mais comment fonctionne concrètement cette relation tripartite ?

Le consultant indépendant identifie des entreprises avec lesquelles il négocie des missions au nom de l'entreprise de portage salarial. Cette dernière signe un contrat commercial avec l'entreprise cliente d'une part, et un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ou à durée déterminée (CDD) avec le consultant pour l'exécution des missions. Ainsi, le consultant devient un salarié porté et bénéficie, entre autres, d'une couverture sociale en échange de frais de gestion versés à l'entreprise de portage…

En somme, que vous souhaitiez évoluer professionnellement ou changer de carrière dans cette direction, le portage salarial offre de véritables opportunités pour les candidats à la reconversion.

Nota bene : Le consultant indépendant travaillant en tant que salarié porté n'est pas employé par l'entreprise de portage, et il n'est pas soumis à ses directives. Il exerce ses missions en toute autonomie.

Pourquoi devenir travailleur indépendant a tant de succès ?

Lorsque la routine professionnelle devient monotone et que vous êtes constamment sous pression injustifiée de la part de votre supérieur, il est facile de perdre toute satisfaction dans votre travail. Vous ressentez un sentiment d'insatisfaction à la fois dans l'accomplissement de vos tâches et dans votre propre développement personnel. Cette situation contraignante peut vous pousser à devenir travailleur indépendant afin de donner un sens à votre vie professionnelle et personnelle.

Le sentiment d’inaccomplissement personnel

Lorsque la routine du travail quotidien devient monotone et que vous vous trouvez constamment sous une pression injustifiée de la part de votre supérieur, il est normal de perdre progressivement votre motivation. Vous ressentez alors une profonde insatisfaction quant à l'accomplissement de vos tâches et même de votre propre identité. Cette situation contraignante est souvent le déclencheur qui pousse de nombreux individus à embrasser l'indépendance et à devenir travailleurs autonomes. L'objectif est de donner un sens à leur vie professionnelle et personnelle, en recherchant un environnement où ils peuvent s'épanouir pleinement.

Le manque de reconnaissance professionnelle

Pour évoluer professionnellement, vous devez être encouragé par votre supérieur, à travers notamment la reconnaissance de vos compétences professionnelles. Autrement, votre situation, lorsqu'elle est récurrente, peut être frustrante, impacter négativement votre moral et vous donner une mauvaise perception de vous-même. Travailler à votre compte est dès lors une alternative à votre statut de salarié.

Une rémunération en deçà de vos compétences

Vous suivez des règles bien tracées et vous produisez des résultats à la hauteur des attentes de votre entreprise. Mais malgré tout, votre salaire est en déphasage avec vos efforts. Vivre précairement en “vendant" à vil prix votre savoir-faire, voire votre expertise, est une raison forte de vous reconvertir pour vous lancer dans l’entrepreneuriat et devenir votre propre patron.

Devenir… pleinement indépendant

Vous rejoignez alors l'immense groupe de salariés qui choisissent l'entrepreneuriat comme reconversion. Lassé de vous soumettre aux ordres d'un supérieur hiérarchique parfois excessivement exigeant, contraint de respecter des horaires parfois contraignants, de suivre des règles internes strictes de l'entreprise… Les raisons qui peuvent vous pousser à opter pour le travail indépendant sont aussi nombreuses que désagréables.

Quels sont les avantages et les inconvénients de travailler en indépendant ?

Travailler en tant qu'indépendant après une reconversion présente des avantages et des inconvénients.

Quels sont les avantages d’être travailleur indépendant ?

Être travailleur indépendant offre une réponse globale qui va au-delà des raisons qui vous ont poussé à vous reconvertir. En étant autonome et indépendant, vous bénéficiez des avantages suivants :

• La liberté de définir la stratégie marketing de votre entreprise.
• La possibilité d'accepter ou de refuser les missions qui vous sont proposées.
• La flexibilité de travailler où et quand vous le souhaitez.
• La liberté de vous organiser selon vos propres termes.
• Le privilège d'interagir directement avec vos clients.
• La capacité de fixer vos tarifs.
• L'assurance de vendre vos services à leur juste valeur.

Quels sont les inconvénients d’être travailleur indépendant ?

Être indépendant comporte également des inconvénients qui sont souvent méconnus. La quête d'autonomie, de liberté et d'être son propre patron n'est pas toujours une réalité absolue. Par exemple, votre statut d'indépendant peut vous exposer à des situations stressantes liées à :

• Vos engagements envers vos clients.
• L'obligation de résultats concernant les objectifs des missions qui vous sont confiées.
• Les multiples rôles que vous devez endosser au sein de votre entreprise : chef d'entreprise, comptable, administrateur, agent commercial, etc.
• La prise de décisions unilatérales face à des problèmes difficiles à résoudre.
• L'incertitude de générer des revenus stables et satisfaisants.
• La disposition à travailler au-delà des horaires de travail d'un salarié.

Quelles sont les compétences requises pour devenir travailleur autonome ?

Du développement des “soft skills" aux compétences techniques (“hard skills"), le statut de chef d'entreprise indépendant demande une variété de compétences diverses. Cela concerne non seulement le développement de votre entreprise, mais surtout sa pérennité.

Les soft skills

Ce sont des compétences non techniques qui vous sont inhérentes. De nombreuses qualités sont particulièrement indispensables. Il est essentiel de faire preuve d'autodiscipline (se concentrer sur ses missions), de rigueur envers soi-même (travailler seul peut être distrayant), d'organisation (pour une gestion efficace du temps) et de ponctualité (respect des délais).

Il est également important d'être diplomate, d'avoir des aptitudes relationnelles et une excellente communication. De plus, la confiance en soi et l'estime de soi sont primordiales.

Les hard skills

Il s'agit de compétences techniques que vous devez acquérir par le biais de l'éducation, de formations ou de votre expérience professionnelle. Les compétences les plus essentielles incluent une maîtrise de la gestion d'entreprise et de la comptabilité. Il est également nécessaire de posséder de bonnes compétences en prospection, en marketing (y compris la promotion personnelle), etc.

Si vous n'êtes pas certain de posséder toutes ces qualités, il est recommandé de faire un bilan de compétences afin d'identifier vos forces et faiblesses et d'agir en conséquence, que ce soit par le biais d'une formation ou des conseils d'un coach spécialisé, par exemple.

Devenir travailleur indépendant et reconversion : quelles sont les étapes de la création d’entreprise ?

Le processus de création d'une entreprise est un parcours exigeant, mais enrichissant. Mais concrètement, quelles étapes devez-vous suivre pour créer votre entreprise en tant que travailleur indépendant reconverti ? Voici les étapes clés :

1. Définissez votre idée d'entreprise et concrétisez-la en un projet.
2. Réalisez une étude de marché en analysant l'environnement de votre futur secteur d'activité.
3. Élaborez un business plan définissant la structure et les contours de votre projet.
4. Choisissez le statut juridique de votre entreprise : micro-entreprise, SAS ou SASU (Société par Actions Simplifiée ou Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle), EURL ou SARL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée ou Société à Responsabilité Limitée), EI ou EIRL (Entreprise Individuelle ou Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée).
5. Mobilisez les ressources financières nécessaires au financement de votre projet, qu'il s'agisse de fonds propres, de fonds d'investissement, de prêts bancaires ou d'aides à la création d'entreprise.
6. Finalisez votre projet entrepreneurial en accomplissant toutes les démarches administratives requises et en transmettant votre dossier au Centre de Formalités des Entreprises (CFE), qui le transmettra aux autorités compétentes.
7. Obtenez l'immatriculation en tant que travailleur indépendant, ce qui vous permettra d'obtenir un numéro unique d'identification accompagné d'un code d'activité.

Ainsi, votre entreprise est créée et reconnue légalement, ouvrant ainsi la voie vers l'indépendance et la liberté professionnelle ! À vous de mettre en œuvre tous les moyens techniques, financiers et humains nécessaires pour développer et pérenniser votre création.